Chaque année, le traditionnel marronnier estival donne la parole aux plagistes, vendeurs de beignets, gardes-côtes ou encore restaurateurs,… Les métiers de l’été font souvent recette. Pourtant, bon nombre d’entre eux sont méconnus voire délaissés des médias. Focus sur un autre métier du tourisme, celui de propriétaire de gîte en Ardenne…

Bertogne, ses 3200 habitants, ses bâtisses en pierres de pays et ce sentiment de quiétude propre aux petites bourgades ardennaises : le décor est planté. Au détour d’une allée à peine asphaltée, un grand panneau nous indique la voie à suivre. Il est là, en contre-bas d’un chemin de balade. Ou plutôt, elle est là, une ancienne demeure transformée en maison de vacances. Amandine et Jérôme, la trentaine, en sont les heureux propriétaires.

D’abord septique à l’idée de transformer la maison familiale en gîte, Amandine se laisse vite prendre au jeu de l’activité saisonnière. «Je suis convaincue que si l’on offre quelque chose de nickel aux gens, ils nous le rendent dans le même état  que celui dans lequel ils l’ont trouvé mais cela demande beaucoup d’investissements de notre part ».

Investissement personnel

Accueil, nettoyage, réparation, entretien des extérieurs, gestion des réservations … mettre une maison de vacances en location représente effectivement un travail conséquent. Un second métier pour des propriétaires qui travaillent souvent à temps-plein. L’été, les fêtes de fin d’année, les vacances scolaires et même les week-ends,… il faut être constamment disponible et surtout en période de haute saison touristique. Jérôme, le mari d’Amandine, acquiesce : « Vous savez, le week-end, il y en a toujours un de nous qui doit être bob, non pas pour conduire mais pour rester disponible en cas de problème avec les vacanciers ». Le concept de « gîte bob » est né !

Sandrine, propriétaire d’une maison de vacances du côté de Jalhay insiste également sur l’engagement dont elle doit faire preuve : « Je ne me contente pas de remettre les clés aux vacanciers, je fais une visite de la maison, explique tout ce qu’il y a à savoir, donne des conseils pratiques et fournis l’information touristique de la région. Le goût de bien accueillir est, selon moi, l’une des qualités essentielles d’un propriétaire de gîte ».

« Pour l’accueil des vacanciers, je m’arrange avec mon employeur. J’arrive toujours à être présente car je termine en général plus tôt le vendredi.  Pour le départ qui a principalement lieu le dimanche fin de journée, on s’arrange toujours » continue Sandrine.

Sandrine et son mari, Olivier, ont, dès le départ, décidé de déléguer un maximum la gestion financière du gîte. Ils ne voulaient pas traiter « argent » avec les vacanciers. « Ardennes-Etape gère entièrement l’avant et l’après. La caution, les forfaits charges, … tout est payé à l’avance à l’agence. La relation avec le vacancier est bien plus facile et agréable car nous ne devons jamais parler argent, nous sommes certains que le séjour est payé lorsqu’ils arrivent et si nous avons un problème, c’est Ardennes-Etape qui gère. C’est idéal ! », affirme Olivier.

Des moments d’échange

Propriétaire, un métier qui offre aussi de beaux moments de partage comme le souligne Sandrine : « Fin mars, j’ai accueilli des Anglais. J’étais surprise qu’ils traversent la Manche pour venir chez nous. Nos enfants respectifs se cherchaient constamment. Ils ne savaient pas communiquer mais quelques mots d’anglais sont quand même sortis de la bouche de ma fille, Cloé. »

Du côté de Bertogne aussi les anecdotes sont nombreuses : « Un lundi d’été, j’attendais un groupe de 19 adultes. Il faisait très chaud, j’avais pris les enfants avec moi. Il y avait un bruit sourd au loin qui se rapprochait de plus en plus. Il devenait inquiétant. A cet instant, je me suis dit : “ça c’est pour nous”. D’un coup, on a vu une quinzaine de Harley Davidson débouler dans l’allée. Les enfants ont pris peur et je vous avoue que je n’étais pas rassurée non plus. C’était de vrais motards, baraqués, avec des tatouages. J’ai vraiment cru qu’ils allaient mettre le gîte en miettes. J’ai même appelé Ardennes-Etape pour partager mon angoisse. A la fin de leur séjour, c’est avec grand étonnement qu’on a découvert un gîte impeccable ! C’est bien l’une des leçons que j’ai apprises grâce à la location de vacances : balayer mes a priori ».

Le gîte d’Amandine et Jérôme à Bertogne

Amandine a pris la décision de quitter son emploi actuel pour se consacrer entièrement à la gestion du gîte. Une décision mûrement réfléchie. « Etre disponible pour les vacanciers fait partie du service après-vente. Je ne suis jamais vraiment dérangée par les clients mais la gestion demande un investissement en temps. Je dois faire des choix. J’ai choisi ma famille, mes enfants et le gîte. Je suis heureuse et épanouie dans mon nouveau métier », conclut la jeune femme.

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